quarta-feira, novembro 29, 2006

161) O salazarismo: uma ditadura sui-generis

Tese apresentada em Paris:

Vingtcinquante@cines.fr , Liste de diffusion en Histoire Politique
SOUTENANCE DE THESE

M. Jose de Jesus DA COSTA soutiendra sa thèse de Doctorat (Université de Paris IV Sorbonne) sur le sujet suivant :

Les discours politiques de Salazar (1928-1936) : de l’équilibre des comptes à la conversion des âmes

Vendredi 8 décembre 2006, 14 heures
A la Maison de la Recherche, Salle D116
28, rue Serpente 75006

En présence du Jury :
Mme BESSE (Paris 4)
M. Gomez (Paris 10)
M. PAGEAUX (PARIS 3)
Mme PIWNIK (PARIS 4)

Position de thèse :
Parmi les dictatures que l’Europe a connues dans la période d’entre-deux-guerres, le salazarisme figure en place ‘honorable’ sinon par sa spécificité tout au moins par sa longévité. Contemporain du bolchevisme, du fascisme et du nazisme, le salazarisme est à la fois proche de ces régimes dictatoriaux et s’en distingue par certains traits spécifiques. Ceux-ci sont souvent à l’origine de débats taxinomiques interminables et parfois stériles tant il est vrai que les contextes dans lesquels toutes ces dictatures se sont développées présentent des différences notables entre eux. Bien qu’un certain nombre de causes soient concomitantes dans l’émergence des dictatures en Europe, elles n’ont pas produit des réponses identiques partout et bien des pays européens n’ont pas succombé aux sirènes dictatoriales.
Le salazarisme, terme imprécis pour désigner la dictature qui a sévi au Portugal durant presque cinquante années du XXe siècle, comprend différentes étapes et des développements assez disparates. Après sa constitutionnalisation en 1933, le régime salazariste connaîtra bien des difficultés, à commencer par la Guerre Civile espagnole, mais aussi la Deuxième Guerre mondiale, la période de la guerre froide et, dans les années 1950-1960, les revendications d’indépendance et les guerres de libération des colonies portugaises. Malgré ces changements importants, le régime salazariste saura s’adapter aux nouvelles réalités et survivre même à son mentor principal jusqu’en 1974. Comment expliquer cette longévité ?
L’identité revendiquée par le salazarisme, qui l’éloigne tant des totalitarismes de gauche que de ceux de droite, est pour Salazar la marque d’un régime sui generis, c’est-à-dire éminemment national. Salazar, dans cette lignée, condamnera dans ses discours la déification de l’État et du Parti dans les régimes fascistes et trouvera le paganisme nazi inconciliable avec la morale chrétienne et le respect dû à la personne humaine. Formé au sein de l’Église et nourri par les principes idéologiques de la pensée européenne contre-révolutionnaire et par le catholicisme social des encycliques, Salazar se soucie, dès ses premiers articles dans la presse régionale, de la formation et de l’instruction des Portugais. Réformateur plus que révolutionnaire, il ne croit guère aux changements de gouvernement sans une profonde régénération intérieure de l’individu. Ce qui demeure de cet ensemble idéologique est la conviction qu’une vraie réforme politique du pays ne pourra avoir lieu en dehors de la morale religieuse et des enseignements de l’Église.
Les premiers discours officiels du nouveau ministre des Finances placent la période qu’il inaugure sous le signe du sacrifice d’une génération appelée à s’immoler sur l’autel d’une Patrie qui a retrouvé, après le coup d’État militaire de 1926, le fil perdu de son histoire ancienne, de ses héros légendaires, de ses saints et de sa mission divine, œcuménique et évangélisatrice. Son action politique, considérée comme ‘l’ascension douloureuse d’un calvaire’, était pour ce catholique convaincu un temps de régénération à l’issue duquel les Portugais, touchés par la grâce divine, devraient finalement réintégrer la ‘maison du Père’ dont ils s’étaient éloignés depuis le libéralisme de 1820. Cette ‘cure’ ou cet « aportuguesamento » (‘portuguisation’) des individus et des institutions se traduira par des exigences d’amour envers tout ce qui était portugais, un nationalisme quelque peu irréel lorsqu’on considère la traditionnelle dépendance économique du pays vis-à-vis de l’extérieur. Cette ‘thérapie’ est très proche du concept chrétien de conversion, c’est-à-dire le passage d’une vie de péché à une vie de grâce, l’abandon de l’état de perdition au profit d’une nouvelle vie créée et gouvernée par l’Esprit de Dieu. Le message véhiculé par les discours de Salazar ne fait que répéter inlassablement la nécessité pour les Portugais de réintégrer le nouveau royaume (la nation chrétienne et l’État nouveau) après une période d’exil (le parlementarisme), un message qui renvoie incontestablement à la parabole de l’Enfant prodigue, texte central du Nouveau Testament sur la conversion. La période sur laquelle nous travaillons, les années 1928-1936, n’est pas un choix arbitraire. Elle correspond à l’âge d’or de la biographie politique de Salazar qui coïncide avec son entrée aux Finances et qui s’achève en 1936, année où Salazar et l’Europe abordent une nouvelle époque.
Quatre grandes parties structurent notre travail :
1 - La première partie analyse l’environnement dans lequel la solution dictatoriale s’est imposée au Portugal. La participation du pays au premier conflit mondial, les crises politiques successives, l’inflation, etc., constituent la toile de fond où va se développer un discours virulent contre le régime parlementaire. Ce discours contre le régime des partis n’est pas nouveau mais, dans la conjoncture de l’époque, il prépare le terrain à l’émergence d’une réponse dictatoriale à la crise. En outre, en réduisant les problèmes économiques à la seule question de l’équilibre budgétaire, ce discours sur la crise restreint définitivement la discussion sur l’avenir du pays au seul secteur des Finances et, dans ces circonstances, l’arrivée de Salazar au ministère des Finances, en avril 1928, est considérée comme une réponse adéquate à la crise.
Le rétablissement de l’équilibre budgétaire rapidement entrepris par Salazar dans ce pays traditionnellement déficitaire est perçu comme un miracle, et la divinisation du ministre peut ainsi commencer. Entamée sous le signe du sacrifice, la régénération financière entreprise par Salazar est conçue comme une vaste ‘campagne de rachat’, c’est-à-dire une période d’expiation nécessaire à la réintégration du pays dans le fil interrompu de son histoire, après les déboires du libéralisme et de la République parlementaire.
Désormais, cette république christianisée en laquelle le pays s’est transformé peut fédérer autour d’une seule ecclesia tous les Portugais de bonne volonté. Fils de la même ‘église’ (le parti de l’Union nationale) réunis autour d’une même liturgie (l’évangile de l’État nouveau) le pays retrouve l’équilibre. Cette vaste manipulation des esprits est la première étape de la mise en œuvre de l’appareil étatique salazariste et de ses principales organisations d’encadrement des populations.
2 - La deuxième partie de notre travail explore les fondements des idées de Salazar telles qu’elles sont présentées dans ses discours officiels. Une rapide incursion dans la biographie de Salazar nous permet d’observer ses rapports avec la Ire République, sa formation universitaire et sa participation à des organisations catholiques tout en dégageant les traits principaux de son idéologie avant sa nomination aux Finances.
Dans un deuxième temps, nous présentons les idées principales de Salazar telles qu’elles apparaissent dans ses discours officiels. Cela nous permet de dégager la structure de ses allocutions, les arguments utilisés, d’analyser sa conception de la rhétorique, ainsi que le travail de la propagande autour de la ‘voix’ du chef.
3 - La troisième partie explore deux composantes du discours rhétorique : l’ethos et le pathos. En nous appuyant sur les images que Salazar donne de lui-même (son ethos) nous démontrons comment celles-ci répondent parfaitement aux attentes de l’auditoire ou plus exactement aux attentes que la propagande a su créer au sein de la population. L’ethos de l’homme du silence, de l’homme pauvre et modeste, du rural, etc., fait partie d’une construction fictive tendant à fabriquer l’image du héros positif et entraînant des adhésions inconditionnelles au chef de la révolution nationale. Néanmoins, et en dépit de la censure et de la répression, ces images positives sont souvent mises en branle par les oppositions, phénomène qu’on étudie aussi dans l’innombrable correspondance anonyme reçue par Salazar. En étudiant les images de l’autre dans les discours de Salazar, nous constatons que pour renforcer l’identité des points de vue entre l’orateur et l’auditoire celui-ci recourt à une vision manichéenne du monde afin de créer des irréductibilités et donc de simplifier la réalité. Cette démarche passionnelle conduit à des sentiments de crainte, d’espoir et de désespoir et donc à renforcer les liens (fictifs) entre l’orateur et l’auditoire.
4 - Enfin, la quatrième partie approche d’une façon globale les traditions et les luttes entre le pouvoir religieux et le pouvoir temporel et les relations ambiguës entre l’Église et le pouvoir politique dans le contexte de la rechristianisation du pays. Le discours de Salazar en se situant entre la raison et la foi, entre les désordres du monde et le dessein de Dieu, entre le politique et le religieux devient un formidable outil de conviction, et dans la perspective de la conversion, un instrument de salut.

160) Debate sobre aquecimento global: economistas esquentam os motores...

Nordhaus vs. Stern

posted by Jerry Taylor

When the Stern Review on the Economics of Climate Change was released a few weeks back, I got a bevy of calls from reporters asking what I thought of it. Of course, it’s hard to say anything intelligent about a 700+ page report that was released only hours earlier, so all I could do was quickly peruse the executive summary, speed-glance through the most pertinent sounding chapters, and opine like the wind. While I thought I did a reasonable enough job summarizing the main issues at hand given the circumstances, the experience demonstrates a fundamental problem with journalism that is unlikely to ever go away. To whit, reporters demand an immediate reaction when some new study or paper comes out, and the news cycle doesn’t last long enough to allow for particularly informed and/or careful review of many of these said studies or papers. By the time that informed and careful response is ready, reporters have moved on to something else. The deck is stacked in favor of the authors, who seldom have to defend against anything but superficial or relatively poorly-informed criticism in the popular press.

One of the things I was most interested in at the time was what economists who specialized in the economics of climate change had to say about the Stern Review. The leading academic on this subject is William Nordhaus, an economist at Yale (another is Prof. Robert Mendelsohn at the same university. Prof. Mendelsohn’s response to the Stern Review will be published in the next issue of Cato’s Regulation magazine). When I emailed Prof. Nordhaus about the Stern Review, I got a rather short and vague reply. Nicholas Stern is a good economist, Prof. Nordhaus said, and the report looked like a serious undertaking; the right questions were asked and the answers provided looked interesting. Beyond that, little else. Reporters I talked to told me this is what he had sent them as well. Apparently, Nordhaus was not ready to jump into the discussion yet.

Reporters moved on, but Nordhaus did not. Over the next several weeks, he apparently went to work on the document and by last week he was ready to offer up some thoughts. Despite the fact that this highly credentialed economist finds that ”it is impossible for mortals outside the group that did the modeling to understand the detailed results of the Review,” his analysis is illuminating. While no reporter is likely to write about Nordhaus’ take on Stern now, it is worth your time if you wonder whether an economic disaster of epic proportions really awaits us lest we do something drastic to reduce greenhouse gas emissions. The answer; probably not.

The gist of the matter is this: Academic economists who specialize in climate change generally agree that warming - if the “consensus” of scientific opinion as reported by the Intergovernmental Panel on Climate Change is correct - will only reduce global GDP by 0-3% per year and that those costs won’t be evident until well into the future. The Stern Review, however, reports that losses may total as much as 20% of global GDP if warming is left unaddressed. Why the disagreement?

While there are a number of issues in play, the main thing explaining the differing calculations is the extent to which future warming is discounted into the present. Most economist use discount rates ranging from 3-5% when trying to put a price tag on future damages. Stern argues that this is ethically indefensible - losses tomorrow, or even 200 years from tomorrow, are just as worth worrying about as losses today. If you apply a 0.1% discount rate (Stern’s figure) rather than, say, a 5% discount rate (my suggestion, which matches the return on Treasury bills - or, put another way, the figure people apply themselves when considering the value of money today versus the value of money tomorrow) or a 3% discount rate (Nordhaus’s figure, although he is happy to confess that other figures are perfectly defensible), then you’re going to get a huge price tag for global warming. Apply higher discount rates, and the price tag deflates to such an extent that it’s impossible to justify spending anything near what Stern wants us to spend to reduce greenhouse gas emissions.

Is Stern right to argue that we are morally required to treat losses to future generations in exactly the same manner that we treat losses to present generations? Not necessarily:

Quite another ethical stance would be to hold that each generation should leave at least as much total societal capital (tangible, natural, human, and technological) as it inherited. This would admit a wide array of social discount rates. A third alternative would be a Rawlsian perspective that societies should maximize the economic well-being of the poorest generation. Under this policy, current consumption would increase sharply to reflect likely future improvements in productivity. Yet a fourth perspective would be a precautionary (minimax) principle in which societies maximize the minimum consumption along the riskiest path; this might involve stockpiling vaccines, grain, oil, and water in contemplation of possible plagues and famines. Without choosing among these positions, it should be clear that alternative perspectives are possible.

Note that if you are an admirer of political philosopher John Rawls - as most of the Left most definitely is - then you should probably embrace the use of a high discount rate.

Anyway, what if we use Stern’s discount rate regardless? Nordhaus thinks it leads to palpably ridiculous policy prescriptions:

Suppose that scientists discover that a wrinkle in the climatic system will cause damages equal to 0.01 percent of [global] output starting in 2200 and continuing at that rate thereafter. How large a one-time investment would be justified today to remove the wrinkle starting after two centuries? The answer is that a payment of 15 percent of [the] world’s consumption today (approximately $7 trillion) would pass the [Stern] Review’s cost-benefit test. This seems completely absurd.

Still happy with a near-zero discount rate? What if we applied that philosophy in other policy arenas where the same issue arises - like, say, foreign policy? Nordhaus echoes an argument I made myself several years ago:

While this feature of low discounting might appear benign in climate-change policy, we could imagine other areas where the implications could themselves be dangerous. Imagine the preventative war strategies that might be devised with low social discount rates. Countries might start wars today because of the possibility of nuclear proliferation a century ahead; or because of a potential adverse shift in the balance of power two centuries ahead; or because of speculative futuristic technologies three centuries ahead. It is not clear how long the globe could long survive the calculations and machinations of zero-discount rate military powers.

Nordhaus’s commentary on Stern is only 21 pages double-spaced, and there’s more intellectual goodies therein. Read it. Learn it. Live it.

posted by Jerry Taylor on 11.28.06 @ 6:03 pm Email
Filed Under: General, Environment & Climate, Government & Politics

segunda-feira, novembro 27, 2006

159) Carta de Milton Friedman ao ditador Pinochet

Aquí está el texto completo de la carta que le envió Milton Friedman al Presidente Pinochet el 21 de Abril de 1975, despues de una visita de una semana a Chile. Ella aparece, por cierto en inglés, en el libro de memorias de Milton y Rose Friedman titulado "Two Lucky People" (The University of Chicago Press, 1998).

21 de Abril, 1975.
Personal Excmo. Sr. Augusto Pinochet Ugarte Presidente Edificio Diego Portales Santiago, Chile

Estimado señor Presidente:

Durante la visita que le hiciéramos el viernes 21 de Marzo, realizada con el objeto de discutir la situación económica de Chile, Usted me pidió que le transmitiera mi opinión acerca de la situación y polític! as económicas chilenas luego de completar mi estancia en su país. Esta carta responde a tal requerimiento.

Permítame primero decirle cuán agradecidos estamos mi esposa y yo de la cálida hospitalidad que nos brindaran tantos chilenos durante nuestra breve visita; nos hicieron sentir como si realmente estuviéramos en casa. Todos los chilenos que conocimos estaban muy conscientes de la seriedad de los problemas que su país enfrenta, dándose cuenta de que el futuro inmediato iba a ser muy difícil. Sin embargo, todos mostraban una firme determinación en aras de superar dichas dificultades y una especial dedicación en el trabajo por un futuro más próspero.

El problema económico fundamental de Chile tiene claramente dos aristas: la inflación y la promoción de una saludable economía social de mercado. Ambos problemas están relacionados: cuánto más efectivamente se fortalezca el sistema de libre mercado, menores serán los costos transicionales de terminar con la inflación. Sin embargo, y pese a estar relacionados, se trata de dos problemas diferentes: el fortalecimiento del libre mercado no culminará con la inflación per se, como tampoco terminar con la inflación derivará automáticamente en un vigoroso e innovador sistema de libre mercado.

La causa de la inflación en Chile es muy clara: el gasto público corresponde, aproximadamente, a un 40% del ingreso nacional. Cerca de un cuarto de este gasto no deriva de impuestos explícitos y, por lo tanto, debe ser financiado emitiendo una mayor cantidad de dinero; en otras palabras, a través del impuesto oculto de la inflación. El impuesto inflación, utilizado para levantar una cantidad de dinero equivalente al 10% del ingreso nacional es, por ende, extremadamente gravoso - una tasa impositiva de 300% a 400% (es decir, la tasa de inflación)- impuesta sobre una estrecha base de cálculo- 3% a 4% del ingreso nacional (es decir, el valor de la cantidad de dinero que circula en Chile como efectivo y depósitos en cuentas corrientes).

Este impuesto inflación genera un enorme daño al inducir a las personas a dedicar un gran esfuerzo por limitar su posesión de dinero en efectivo. Esa es la razón por la cual la base es tan estrecha. En la mayoría de los países, desarrollados y subdesarrollados, la cantidad de dinero es más cercana al 30% del ingreso nacional que al 3% o 4% de éste. Desde la perspectiva del gasto total, que es un múltiplo del ingreso, el dinero en Chile alcanza sólo a algo así como 3 días de gasto, lo que fuerza a realizar nada más que operaciones de subsistencia en el rubro comercio, además de estrangular al mercado de capitales.

Existe solo una manera de terminar con la inflación: reducir drásticamente la tasa de incremento en la cantidad de dinero. En la situación de Chile, el único modo para lograr la disminución de la tasa de incremento en la cantidad de dinero es reducir el déficit fiscal. Por principio, el déficit fiscal puede ser reducido disminuyendo el gasto público, aumentando los impuestos o endeudándose dentro o fuera del país. Exceptuando el endeudamiento externo, los otros tres métodos tendrían los mismos efectos transitorios en el empleo, aunque afectando a diferentes personas -disminuir el gasto público afectaría inicialmente a los empleados públicos, aumentar los impuestos afectaría inicialmente a las personas empleadas por quienes pagan impuestos, y endeudarse afectaría inicialmente a las personas empleadas por los titulares de los créditos o por la las personas que, de ot! ro modo, hubieran conseguido esos fondos prestados.

En la práctica, disminuir el gasto público es, por lejos, la manera más conveniente para reducir el déficit fiscal ya que, simultáneamente, contribuye al fortalecimiento del sector privado y, por ende, a sentar las bases de un saludable crecimiento económico.

La disminución del déficit fiscal es requisito indispensable para terminar con la inflación. Un problema menos ! claro es cuán rápidamente debe terminarse con el la. Para un país como Estados Unidos, en el cual la inflación es de alrededor del 10%, yo aconsejo una política gradual de eliminación en dos o tres años. Pero para Chile, en que la inflación se mueve entre el 10% y 20% mensual, creo que graduar su eliminación no es viable; conllevaría una tan gravosa operación por un periodo de tiempo tan largo, que temo la paciencia no acompañaría el esfuerzo.

No existe ninguna manera de eliminar la inflación que no involucre un periodo temporal de transición de severa dificultad, incluyendo desempleo. Sin embargo, y desafortunadamente, Chile enfrenta una elección entre dos males, un breve periodo de alto desempleo o u! n largo periodo de alto desempleo, aunque sutilmente inferior al primero. En mi opinión, las experiencias de Alemania y Japón luego de la II Guerra Mundial, de Brasil más recientemente, del reajuste de postguerra en Estados Unidos, cuando el gasto público fue reducido drástica y rápidamente, argumentan en pro de un tratamiento de shock. Todas estas experiencias sugieren que este periodo de severas dificultades transicionales sea breve (medible en meses) para que así la subsecuente recuperación sea rápida.

Para mitigar los costos de la transición y facilitar la recuperación, creo que las medidas fiscales y monetarias debieran ser parte de un paquete que incluya medidas! que eliminen los obstáculos a la empresa privada y q ue alivien la aguda angustia.

Para acotar, haré un bosquejo de los contenidos de un paquete de propuestas específicas. Mi conocimiento de Chile es muy limitado como para permitirme ser tanto preciso como exhaustivo, de modo que estas medidas deben ser consideradas más bien como ilustrativas.

Si este enfoque de shock fuera adoptado, creo que debiera ser anunciado pública, muy detalladamente y, además, entrar en vigor en una fecha muy cercana! a dicho anuncio. Cuánto mejor informado se encuentre el público, más contribuirán sus reacciones al ajuste. A continuación propongo una muestra de las medidas que debieran ser tomadas:

1.- Una reforma monetaria que reemplace el escudo por el peso, con 1 peso = 10.000 escudos (o quizás 1.000 escudos). Por sí misma, esta medida no produciría ningún efecto sustancial, pero cumpliría una valiosa función sicológica.

2.- Un compromiso del gobierno de reducir su gas to en 25% dentro de seis meses; reducción que debiera tomar la forma de una disminución transversal del presupuesto de cada repartición en 25%, con los relativos a personal a tomarse cuán pronto como sea posible. Sin embargo, las reducciones de gasto debieran ser escalonadas en base a un periodo de seis meses para permitir el pago de generosas indemnizaciones. (Cualquier intento de ser selectivo o parcial tiene la probabilidad de fracasar debido a las posibles manipulaciones de cada repartición por lograr que la reducción presupuestaria afecte a otra de ellas. Es preferible hacer primero una reducción transversal, para luego reasignar el total ya reducido).

3.- Un crédito nacional de! estabilización otorgado por el público para complementar la reducción del gasto durante los seis primeros meses para permitir así una más rápida reducción en la emisión de dinero que en el gasto. Las condiciones debieran incluir un reajuste por inflación para lograr la confianza del público en la determinación del gobierno de terminar con la inflación.

4.- Si fuera posible, un crédito externo de estabilización para el mismo propósito.

5.- Un cate górico compromiso del gobierno de que después de seis meses no financiará más gasto alguno a través de la emisión de dinero. (Así como la recuperación económica se vaya dando, la cantidad de dinero deseable en términos reales, esto es, la cantidad consistente con precios estables, aumentará. Sin embargo, este incremento debiera servir como base para la expansión de un mercado de capitales privado en vez de utilizarse para financiar gasto público).

6.- Continuar con vuestra política actual de un tipo de cambio diseñado para aproximarse a un tipo de cambio de libre mercado.

7.- La eliminación de la mayor cantidad posible de obstáculos que, hoy por hoy, entorpecen el desarrollo del libre mercado. Por ejemplo, suspender, en el caso de las personas que van a emplearse, la ley actual que impide el despido de los trabajadores. En la actualidad, esta ley causa desempleo. También, eliminar los obstáculos a la creación de nuevas instituciones financieras. Asimismo, eliminar la mayor cantidad posible de controles sobre los precios y salarios. El control de precios y salarios no sirve como medida para eliminar la inflación; por el contrario, es una de las peores partes de la enfermedad. (Eliminar obstáculos, pero no sustituir subsidios. La empresa privada tendrá la facultad de gozar de las recompensas del éxito sólo si tambi�=! A9n arriesga soportar los costos del fracaso. Todo hombre de negocios cree en la libre empresa para todos, pero busca también favores especiales para sí mismo. Ningún obstáculo, ningún subsidio; esa debiera ser la regla).

8.- Tome las providencias necesarias para aliviar cualquier caso de real dificultad y severa angustia que se de entre las clases más pobres. Tome en cuenta que las medidas tomadas no producirán, por sí mismas, daño en estos grupos. El despido de empleados públicos no reducirá la producción, sino que simplemente eliminará gasto- sus despidos no significarán la producción de un pan o un par de zapatos menos. Pero indirectamente, algunas de las clases menos privilegiadas serán afectadas! y, séanlo o no, el programa de medidas será señalado como el culpable de sus angustias. Por lo tanto, sería beneficioso tomar ciertas providencias de este tipo en dicho programa. En este aspecto, mi ignorancia de la situación y acuerdos actuales vigentes en Chile me hacen imposible ser más específico.

Un programa de shock tal como este podría eliminar la inflación en cuestión de meses. También fundaría las bases necesarias para lograr la solución de su segundo problema- la promoción de una efectiva economía social de mercado.

Este no es un problema de reciente origen, sino que surge de tendencias al socialismo que comenzaron hace 40 años y que alcanzaron su lógico, y terrible clímax, durante el régimen de Allende. Ustedes han sido extremadamente sabios en la aplicación de las muchas medidas que ya han tomado para revertir esta tendencia.

La eliminación de la inflación llevará a una rápida expansión del mercado de capitales, lo cual facilitará en gran medida la privatización de empresas y actividades que aún se encuentran en manos del Estado.

El más importante paso en este sentido es la liberalización del comercio internacional para, de este modo, proveer de una efectiva competitividad a las empresas chilenas y promover la expansión tanto de las importaciones como de las exportaciones. Lo anterior no sólo mejorará el bienestar del chileno común al permitirle adquirir todos los bienes al menor costo, sino que también disminuirá la dependencia de Chile en un sola exportación de importancia: el cobre. Quizás la mayor recompensa en esta área se obtendría a través de la liberalización de la importación de vehículos motorizados.

Estoy conciente de que su Gobierno ya ha dado pasos importantes y planea otros futuros en orden a reducir las barreras al comercio internacional y a liberalizarlo, y que, como resultado de ello, la ventaja competitiva real de Chile se refleja mejor en éste hoy que en las décadas pasadas. Este es un gran logro. También veo que en esta área existe un fuerte argumento a favor de una gradualización para entregar a los productores chilenos una oportunidad para ajustarse a las nuevas condiciones. No obstante, gradualismo no debe significar quedarse estancado. En mi opinión personal, creo que un buen consejo para Chile sería dirigirse a la liberalización del comercio a una velocidad y en una extensión mucho mayores de las que hasta ahora han sido propuestas. Un comercio totalmente libre es el objetivo final deseable, aunque no sea posible de alcanzar en el m! ás cercano futuro.

Quisiera concluir esta carta diciendo que estoy seguro que Chile tiene un gran potencial. Ha sido un pueblo capaz, letrado, creativo y lleno de energía, que tiene una larga historia y tradición de orden y paz social. Hace unos cuarenta años atrás, Chile, como muchos otros países, incluyendo el mío, se encausó en la ruta equivocada- por buenas razones y sin maldad, ya que fueron errores de hombres buenos y no malos. El mayor error, en mi opinión, fue concebir al Estado como el solucionador de todos los problemas, de creer que es posible administrar bien el dinero ajeno.

Si Chile toma hoy la senda correcta, creo que puede lograr otro milagro económico: despegar hacia un crecimiento económico sostenido que proveerá una ampliamente compartida prosperidad. Pero para aprovechar esta oportunidad, Chile deberá primero superar un muy dificultoso periodo de transición.

Sinceramente,
Milton Friedman