domingo, setembro 30, 2012

The Man, suicidal species, by Jared Diamond


Frédéric Joignot

Il habite à Bel Air, quartier très chic aux jardins luxuriants de Los Angeles, dans une grande maison de bois pleine de gravures animalières. Avec son imposant collier de barbe, ses 74 ans, il fait penser à un vieux prêcheur amish. L'homme en impose. Il faut dire que ce professeur de géographie de l'UCLA, la vénérable université de la "cité des anges", biologiste évolutionniste réputé, fait à nouveau parler de lui après l'échec du Sommet de la Terre, cet été, à Rio, où aucune mesure n'a été prise pourrendre notre planète plus durable.

Depuis, beaucoup se demandent si Jared Diamond n'a pas raison. Si l'humanité ne court pas au désastre écologique, danger contre lequel il nous a mis en garde dans son essai Effondrement (2005). Dans ce best-seller mondial, âprement discuté par l'élite scientifique, il montre comment, à plusieurs reprises, les destructions de notre environnement ont contribué à l'écroulement de sociétés. L'auteur va même jusqu'àparler d'"écocide" : le génocide écologique. Si certains critiquent son catastrophisme, Diamond donne des conférences dans le monde entier, appelant l'humanité à se ressaisir.
DURABILITÉ ET AUTODESTRUCTION
Le sommet de Rio a montré qu'avec la crise économique les exigences écologiques passent au second plan. On vient pourtant d'apprendre – un exemple parmi d'autres – que la banquise arctique risque de fondre avant 2020, que les glaciers du Groenland sont menacés, ce qui va accélérer encore le réchauffement etbouleverser la circulation des eaux océaniques. Sommes-nous entrés dans un des scénarios tragiques décrits par Jared Diamond dans Effondrement ? Il nous répond : "L'humanité est engagée dans une course entre deux attelages. L'attelage de la durabilité et celui de l'autodestruction. Aujourd'hui, les chevaux courent à peu près à la même vitesse, et personne ne sait qui va l'emporter. Mais nous saurons bien avant 2061, quand mes enfants auront atteint mon âge, qui est le gagnant."
Si Jared Diamond est tellement écouté, discuté et contesté, c'est parce qu'il a bouleversé le récit classique de l'histoire, à travers trois ouvrages colossaux dans lesquels il décrit en détail les rapports conflictuels qu'entretient l'humanité avec la nature depuis 13 000 ans. Avant Effondrement, il y a eu Le troisième chimpanzé(1992), qui décrit les premiers méfaits d'homo sapiens sur la nature et nous imagine un avenir difficile, et De l'inégalité parmi les sociétés (1998), qui montre comment la géographie favorise ou pénalise le développement de civilisations - cette somme lui a valu le prix Pulitzer.
Avec Diamond, il devient impossible de séparer l'aventure humaine de la géographie, de comprendre le développement et le déclin des sociétés sans tenircompte des ressources naturelles des pays, de leur exploitation et de leur dégradation. Ecoutons-le : "On ne peut s'imaginer pourquoi ce ne sont pas les Indiens d'Amérique du Nord qui ont conquis l'Europe avec des caravelles portant mousquets et canons ou pourquoi les Aborigènes australiens n'ont pas dominé l'Asie sans comparer les richesses agricoles de ces régions, les animaux qui y vivent, la lenteur avec laquelle s'est implantée l'agriculture, puis la pensée technicienne et la gestion des ressources."
L'EXEMPLE DU CROISSANT FERTILE
Jared Diamond se penche aussi sur le berceau de notre civilisation, ce fameux Croissant fertile (IranIrakSyrieLibanJordanie, etc.) où est apparue pour la première fois une société agricole, sédentaire, artisanale, outillée, bientôt urbaine. Pour lui, ce miracle a été possible pour trois raisons : "Le blé, l'orge, les pois chiches, les lentilles, le lin y poussaient à l'état sauvage, qui ont pu être cultivés, emmagasinés, et filés pour le lin. Cinq espèces d'animaux essentiels à l'alimentation, au transport et aux travaux agricoles vivaient là – les chiens, les moutons, les porcs, les bovins, le cheval. Enfin, de grands fleuves et la Méditerranée ont permis que leurs savoirs soient diffusés et perfectionnés."Diamond compare ensuite le croissant fertile avec l'Australie de la même époque : on n'y trouve aucun mammifère domesticable et juste une noix cultivable.
Le biologiste entend réfuter toute explication des inégalités humaines fondée sur une disparité génétique ou raciale au sein des populations. Pour lui, rejoignant les études de l'historien Fernand Braudel, seule la biogéographie et l'écologie scientifique permettent de comprendre les énormes différences dans la croissance des sociétés. Leur déclin aussi... Le Croissant fertile s'est dégradé quand l'homme a commencé à le déboiser pour construire des flottes de guerre, amenant une désertification irrémédiable.
Pour étayer ses analyses, Jared Diamond tient compte des mesures collectées par la paléoécologie (études des biotopes passés), la palynologie (collecte des pollens anciens), la dendrochronologie (datation par le bois), la stratigraphie, la paléoclimatologie, la géochimie et la paléogénétique afin d'étudier les rapports des populations à leurs terres, de comprendre si les cultures furent trop intensives ou durables. Il convoque aussi l'anthropologie médico-légale pour décrire quel était l'état de santé des gens riches et des pauvres, l'âge moyen, le travail des femmes, etc.
Il n'y a que lui pour vous expliquer que l'agriculture, dès son apparition, n'a pas eu que des conséquences favorables : "Des études paléo-alimentaires montrent que les chasseurs-cueilleurs d'avant l'agriculture étaient en meilleure santé et mieux nourris que les cultivateurs. Leur régime était plus varié en protéines et en vitamines, ils disposaient de plus de temps libre et ils dormaient beaucoup." Du reste, les populations se méfiaient de l'agriculture. Elle n'a été que lentement adoptée en Europe (un kilomètre par an) comme aux Etats-Unis (les Amérindiens de Californie s'y refusèrent jusqu'au XIXe siècle). Elle est synonyme, dès le début, de mauvaise nutrition, d'épidémies et de maladies parasitaires, du fait de la promiscuité et des eaux rejetées.
Ajoutons que l'agriculture a fait naître une stratification sociale entre la masse des paysans en mauvaise santé, où les femmes s'épuisent à enfanter et besogner (les lésions sur les squelettes et les momies l'attestent), et une élite peu productive qui gouverne (fonctionnaires, commerçants, princes, prêtres, chefs de guerre). Diamond commente : "Cette division perdure entre une élite mondiale en bonne santé, mangeant de la viande, profitant des ressources pétrolières et des terres des pays du Sud, et des paysans pauvres dont ils ont bien souvent détruit l'agriculture vivrière." Cette situation, note-t-il, se perpétue dans les pays du Sud, créant une insécurité alimentaire. Résultat : "Plus d'un milliard d'habitants vivent sous le seuil d'extrême pauvreté."
DES DIZAINES DE GÉNOCIDES
Pour l'Américain J. R. McNeill, de l'université de Georgetown, comme pour d'autres historiens, Diamond a bousculé les frontières de la discipline historique en l'associant au champ des sciences naturelles. L'intéressé confirme : "Je rapproche des sociétés passées et présentes en observant leur croissance comme leur fragilité et je m'intéresse à toutes les variables mesurables qui y contribuent. Je suis un historien comparatif sur le long terme."
Son constat fait peur : depuis l'âge de pierre, l'humanité n'a cessé de détruire d'autres espèces, dévastant peu à peu toute la biodiversité. Jared Diamond admire l'homme pour son génie inventif, mais il le voit aussi en massacreur : "Quand les hommes franchissent le détroit de Béring, 12 000 ans avant J. -C., et gagnent l'Amérique du Nord, ils se livrent à un carnage inouï. En quelques siècles, ils exterminent les tigres à dents de sabre, les lions, les élans-stags, les ours géants, les bœufs musqués, les mammouths, les mastodontes, les paresseux géants, les glyptodontes (des tatous d'une tonne), les castors colossaux, les chameaux, les grands chevaux, d'immenses troupeaux de bisons." Des animaux qui ont survécu à trois glaciations périssent : 73 % des grands mammifères d'Amérique du Nord, 85 % de ceux d'Amérique du Sud. "Ce fut la disparition animale la plus massive depuis celle des dinosaures, continue Jared Diamond. Ces bêtes n'avaient aucune expérience de la férocité d'homo sapiens. Ce fut leur malheur. Depuis, nous avons encore fait disparaître d'innombrables espèces."
Tuer en série, de façon concertée, les loups et les grands singes le font. Mais l'homme massacre dans des proportions inégalées. A toutes les époques, souvent pour des questions de territoire, mais aussi ethniques (racisme) et psychologiques (désignation d'un bouc émissaire, infériorisation de l'autre), l'homme a cherché à anéantir ses rivaux et les minorités. Des dizaines de génocides, combinant traques, massacres, épidémies, à plus ou moins grande échelle, ont eu lieu de tout temps, partout.
Si le génocide des juifs et des Tziganes reste dans les mémoires, n'oublions pas, précise-t-il, qu'il nous a peu appris : "On décompte depuis 1950 vingt épisodes de génocides, dont deux ont concerné plus d'un million de victimes (Bangladesh etCambodge dans les années 1970), et quatre plus de 200 000 (Soudan et Indonésiedans les années 1960, Burundi et Ouganda dans les années 1970). Le génocide fait partie de notre héritage pré-humain et humain."
LE DÉCLIN DES MAYAS
Jared Diamond s'est aussi intéressé aux civilisations qui se sont écroulées, se demandant si la nôtre est menacée. Aussi, les pages d'Effondrement qui résonnent le plus avec les inquiétudes d'aujourd'hui sont celles qui traitent des civilisations disparues, où la destruction de l'environnement a beaucoup compté : celle de l'île de Pâques, des îles d'Henderson et de Pitcairn, celle des Amérindiens Anazari du sud-ouest des Etats-Unis, des Vikings du Grand Nord.
Et surtout l'empire des Mayas. Diamond montre comment ces derniers ont coupé les arbres jusqu'au sommet des collines afin de fabriquer du plâtre, tout en pratiquant la culture intensive du maïs. Il nous raconte la suite : "Cette déforestation a libéré les terres acides qui ont ensuite contaminé les vallées fertiles, tout en affectant le régime des pluies. Finalement, entre 790 et 910, la civilisation maya duGuatemala, qui connaissait l'écriture, l'irrigation, l'astronomie, construisait des villes pavées et des temples monumentaux, avec sa capitale, Tikal, de 60 000 habitants, disparaît. Ce sont 5 millions d'habitants affamés qui quittent les plaines du Sud, abandonnant cités, villages et maisons. Ils fuient vers le Yucatan, ou s'entre-tuent sur place."
Diamond a dégagé de ses études des "collapsus" (du latin lapsus, "la chute") "cinq facteurs décisifs", qu'il dit retrouver dans chaque effondrement, et parle d'un"processus d'autodestruction la plupart du temps inconscient". Quels sont ces facteurs ? Un : les hommes infligent des dommages irréparables à leur environnement, épuisant des ressources essentielles à leur survie. Deux : un changement climatique perturbe l'équilibre écologique, qu'il soit d'origine naturelle ou issu des suites des activités humaines (sécheresse, désertification). Trois : la pression militaire et économique de voisins hostiles s'accentue du fait de l'affaiblissement du pays. Quatre : l'alliance diplomatique et commerciale avec des alliés pourvoyant des biens nécessaires et un soutien militaire se désagrège. Cinq : les gouvernements et les élites n'ont pas les moyens intellectuels d'expertiserl'effondrement en cours, ou bien l'aggravent par des comportements de caste, continuant à protéger leurs privilèges à court terme.
Jared Diamond a appliqué cette grille à notre époque. "On retrouve les cinq facteurs dans les désastres du Rwanda, de l'Afghanistan, en Somalie, en Afriquesubsaharienne, dans les îles Salomon et en Haïti." Il repère encore le "facteur un" (dommages majeurs causés à l'environnement) associé au "facteur deux" (réchauffement climatique d'origine humaine) en Chine, en Russie et en Australie. Il déplore aussi la dégradation écologique du Montana, hier l'Etat le plus boisé des Etats-Unis, dont les neiges éternelles fondent.
Il dresse une longue liste des dommages écologiques qui menacent à court terme la biosphère : la crise de l'eau potable, qui concerne un milliard de personnes, tandis que les nappes phréatiques baissent ; la destruction des marais, des mangroves, des récifs de corail, des pépinières naturelles ; la disparition massive des grosses espèces de poissons marins, la dévastation des fonds des océans ; la désertification des sols et le recul des dernières grandes forêts dans les zones tropicales ; le massacre du fait des défoliants de quantité d'espèces utiles comme les insectes pollinisateurs, les bactéries des sols, les vers de terre, les oiseaux : "C'est comme si on retirait au hasard des petits rivets dans l'assemblage d'un avion ", commente-t-il. Enfin, l'incertitude sur l'amplitude du réchauffement terrestre l'inquiète beaucoup :"Nous ne savons rien d'éventuels nouveaux changements climatiques consécutifs à la modification de la circulation océanique comme à la fonte de la couverture glaciaire."
Greenpeace construit un cœur avec les 193 drapeaux des membres de l'ONU sur la banquise de l'Arctique, le 14 septembre 2012.
Il rejoint ici les peurs des glaciologues et des climatologues à la suite de la disparition rapide de la banquise arctique, constatée fin août par la NASA. Elle a été réduite de moitié en trente ans. Tous se demandent quelles vont être les répercussions sur le climat. Beaucoup annoncent déjà un accroissement de chaleur et d'humidité, des variations plus fortes des températures, voire des extrêmes inconnus. Sans pouvoir préciser leur impact. Des chercheurs parlent d'une rapide"modification du système des tempêtes dans l'hémisphère Nord". D'autres redoutent un "effet domino" incontrôlable : le rôle de miroir solaire des glaces s'atténuant, le rayonnement va s'aggraver, les glaces vont fondre partout, le Groënland sera touché à court terme, ce qui va accélérer la montée des eaux tout en libérant d'énormes quantités de méthane, gaz à effet de serre puissant. Selon Peter Wadhams, un des spécialistes de l'océan polaire, "il ne sera plus possible de fairequoi que ce soit d'ici dix ans".
Aux Etats-Unis, William Rees, professeur d'écologie à l'université Columbia, a présenté Effondrement comme "un antidote nécessaire" aux écosceptiques. Les climatologues et les chercheurs pour qui nous sommes entrés dans l'"anthropocène" - l'ère où les activités humaines constituent une puissante et dangereuse force géologique et climatique - voient en lui un allié. Quant aux écologistes politiques, ils l'associent au philosophe allemand Hans Jonas, qui, dansLe Principe responsabilité (1979), a mis en garde l'humanité contre "l'irréversibilité"et "l'interdépendance" des atteintes faites à l'environnement.
Les opposants à Diamond ne manquent pas. Des historiens lui reprochent son catastrophisme, d'autres d'accorder trop d'importance aux impacts écologiques, d'autres encore de négliger les causes sociales, politiques, bureaucratiques et religieuses des déclins des sociétés. Beaucoup préfèrent s'en tenir aux analyses faites par l'Anglais Arnold Toynbee dans A Study of History (1934-1961), pour qui"les civilisations meurent de suicide, pas d'assassinat ", du fait de la dégénérescence d'élites profitant de "privilèges héréditaires qu'elles ont cessé de mériter ", devenant incapables de s'adapter aux menaces nouvelles.
INNOVER FACE AUX DANGERS
Face au désastre annoncé, certains opposent les travaux de l'archéologue Joseph Tainter dans The Collapse of Complex Societies (1990), où il affirme que les sociétés élaborées ont su gérer "l'adversité environnementale" grâce à leur"administration centralisée". Ce dernier ne peut croire à "l'idiotie des élites face au désastre". Un groupe d'anthropologues américains a publié en 2009 Questioning Collapse, où ils recensent nombre d'erreurs et d'exagérations faites par Diamond dans sa présentation du déclin des Mayas, mais, surtout, où ils défendent la capacité de résilience des sociétés menacées. C'est là un argument récurrent des opposants aux thèses d'Effondrement : l'ouvrage oublie le principe d'espérance, sous-estime le génie humain et sa propension à réagir, à avoir un sursaut, à innoverface aux dangers.
Ces critiques sur son pessimisme, Jared Diamond les écarte : "On oublie le sous-titre de mon livre : "Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie". Nous avons encore le choix... Dans Effondrement, je décris plusieurs sociétés qui ont su déjouer les drames environnementaux, comme les Japonais sauvant leurs forêts à l'époque d'Edo et les Néerlandais avec leurs polders. D'où ma métaphore : "Nous devons penser la planète comme un polder"."
Quant aux arguments de Tainter sur le sursaut des élites, Jared Diamond aimerait ycroire. Mais il reproche à cet historien de ne pas voir "l'aveuglement des chefferies",qui mènent une vie protégée, comme la classe riche d'Haïti perchée sur la colline de Piétonville, au-dessus de Port-au-Prince dévasté. Et quand on lui reproche de donner trop d'importance à la géographie et à l'écologie, Diamond a cette formule : "Allez vous promener nu au pôle Nord ou sous un soleil brûlant, ou encore faites-y pousser du blé, et ensuite revenez me parler du faible rôle du climat sur l'Histoire et l'esprit humain."
Le douloureux "facteur 32"
Certains critiques reprochent à Jared Diamond d'exagérer les risques de surpopulation, les dramatisant à l'excès, d'incarner ce mépris occidental pour les habitants des pays du Sud qui entendent consommer comme nous, et de ne pas s'intéresser aux solutions concrètes que ces pays du Sud pourraient inventer. "La population n'est pas le problème, mais ce qu'elle consomme et dégrade, oui, répond Jared Diamond. Si les hommes vivaient dans une chambre froide, nous n'aurions aucun problème de ressource."

Il fait cette comparaison : "Le Kenya a une population qui croît de plus de 4 % par an. C'est un problème pour les 30 millions d'habitants de ce pays qui souffrent de malnutrition, mais pas un fardeau pour le reste du monde, car les Kenyans consomment peu. Le problème, ce sont les 300 millions d'Américains qui, chacun, consomment autant que 32 Kenyans. Ils font payer l'addition à tout le monde : émissions, réchauffement, déforestation, élevage de masse."

Jared Diamond parle d'un "facteur 32" qui fait mal à la planète. "La consommation moyenne par habitant de ressources comme le pétrole et les métaux, ou la production moyenne de déchets, comme le plastique ou les gaz à effet de serre, sont en moyenne 32 fois supérieures dans les pays développés." Il en tire des conclusions alarmistes. "Les taux de consommation en Chine sont onze fois inférieurs aux taux américains. Mais si demain toute la Chine rattrapait le niveau de vie des Américains, la consommation mondiale de pétrole augmenterait de 106 % et celle des métaux de 94 %. Si l'Inde suivait, elles tripleraient. Tout comme les émissions de gaz à effet de serre et les pollutions de toutes sortes."

Et si du fait de l'essor de la Chine, de l'Inde et d'autres pays, la consommation mondiale augmentait onze fois, cela équivaudrait, conclut Jared Diamond, à l'équivalent d'une population mondiale de 72 milliards d'habitants. "Les optimistes pensent que nous pourrions vivre à 9,5 milliards sur Terre, mais le pourrions-nous à 72 milliards ? Non, les ressources terrestres n'y suffiraient pas..."
A lire
  • De l'inégalité parmi  les sociétés. Essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire, de Jared Diamond (Gallimard, 2000, rééd. 2007).
  • Le troisième chimpanzé. Essai sur l'évolution et l'avenir de l'animal humain, de Jared Diamond (Gallimard, 2000).
  • Voyage dans l'anthropocène, cette nouvelle ère dont nous sommes les héros, de Claude Lorius (Actes-sud, 2011).
  • Le principe responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, de Hans Jonas (ed. du cerf, 1990).


Miseria da Oposicao no Brasil: um texto que segue atual (PRA)

Em abril de 2011 publiquei um texto de críticas à nossa medíocre oposição política. Parece que ela continua medíocre, e o texto mais do que atual.
Segue o artigo, tal como publicado na revista Interesse Nacional e disponível neste link: http://interessenacional.uol.com.br/2011/04/a-miseria-da-oposicao-no-brasil-da-falta-de-um-projeto-de-poder-a-irrelevancia-politica/#more-245


A Miséria da Oposição no Brasil Da Falta de um Projeto de Poder à Irrelevância Política?

Paulo Roberto de Almeida
Revista Interesse Nacional, Abril 2011

O cenário político brasileiro: a deterioração democrática
Um observador medianamente informado sobre a cena política brasileira da última década seria capaz de reconhecer a conjuntura histórica de transformação que ocorre nas forças dominantes no sistema político. Trata-se de uma evolução gradual, que um analista que trabalhe com as categorias “gramscianas” provavelmente consideraria tratar-se da emergência de um novo “bloco dominante”, tendente à hegemonia política e social. Essas novas forças estão identificadas com o PT e os partidos e movimentos a ele associados, que passaram de uma longa trajetória (1980–2002) de oposição ao sistema de poder anteriormente dominante, e que mantém, desde 2003, sua bem-sucedida consolidação majoritária. Os recursos – políticos, financeiros, humanos – para essa ascensão vieram em primeiro lugar dos sindicatos e dos movimentos sociais vinculados ao partido hegemônico nesse bloco e, depois de 2003, do próprio Estado e de uma miríade de entidades dominadas ou influenciadas por ele (empresas estatais, fundos de pensão, empresários “amigos” e os próprios militantes encastelados numa infinidade de cargos públicos).
O mesmo observador tampouco deixaria de reconhecer a oposição atual como uma oposição “miserável”, ou seja, incapaz de assumir as responsabilidades de sua condição. Com efeito, ele não teria dificuldades em constatar a gradual diluição da “oposição”, das mesmas forças que ocuparam o poder entre meados dos anos 1990 e início da década seguinte, mas que foram batidas três vezes desde então (2002, 2006 e 2010) e que arriscam serem vencidas novamente em 2014. O que surpreende no processo político brasileiro não é tanto a capacidade do governo de alinhar em torno de suas posições as forças políticas dos mais variados horizontes, sobretudo no Congresso; a surpresa é constituída, antes, pela debilidade da “oposição”, derrotada, mas ainda não destruída, e sua incapacidade de reorganizar suas tropas, de redefinir suas bandeiras de luta e de exercer sua função institucional de oferecer uma alternativa às políticas do bloco no poder.
O termo “oposição” figura, na maior parte deste ensaio, entre aspas, pois o que se apresenta hoje, fora do arco governamental, não merece, legitimamente, essa designação, seja por deficiências intrínsecas, seja por fatores objetivos vinculados ao quadro político-eleitoral do Brasil. As aspas, justamente, não se devem às derrotas, esperadas ou previsíveis, da “oposição”, mas à sua incapacidade de ser aquilo a que o processo político a relegou temporariamente: uma oposição, na plena acepção da palavra. Se, e quando, ela assumir seu papel, será eximida da presença das aspas.
Se o mesmo observador, especulando por antecipação, fosse convidado a traçar um prognóstico sobre o futuro do sistema político brasileiro e se, no mesmo movimento, ele se dedicasse a divagar sobre a trajetória provável da “oposição” nos anos à frente, talvez não hesitasse muito em prever um destino melancólico, quando não trágico, para as forças que passam por oposição ao governo do PT. Estaria ela, de fato, condenada a desaparecer do cenário político, como força alternativa viável ao atual bloco hegemônico? Teriam os supremos estrategistas petistas – muitos mais por instinto do que por estratégias bem calculadas – conseguido realizar aquilo que Gramsci pregou no cárcere mussoliniano, sem que ele ou o partido que recuperou sua herança intelectual jamais tivesse conseguido materializar na prática? Estaríamos em face de um “bloco histórico” destinado a manter hegemonia sobre o sistema político pelo futuro previsível? Se isso ocorrer, seria o mais próximo que o Brasil já chegou daquilo que muitos representantes desse bloco chamam de “pensamento único”, embora eles mesmos apliquem o termo a uma inexistente ou rarefeita tribo de “neoliberais”.
Este texto não aspira responder a todas as questões relevantes para o futuro da democracia no Brasil. Não é nosso objetivo analisar todos os componentes de um sistema político relativamente complexo em suas diferentes vertentes organizacionais e forças atuantes, mas relativamente simples quanto às linhas principais de seu ordenamento. De um lado, temos o poder econômico incontrastável de quem detém o poder – e pode, assim, “comprar”, literalmente, os apoios de que necessita para se perpetuar no poder; de outro, forças dispersas e desorganizadas que sequer se entendem sobre um diagnóstico da situação, para planejar um contra-ataque que estaria na lógica de todos os sistemas políticos democráticos: a alternância no comando do Estado. Uma constatação de ordem geral não pode, contudo, deixar de ser feita inicialmente: o sistema democrático brasileiro, que já era de baixa qualidade antes de 2003, tornou-se ainda mais deplorável no plano de seu funcionamento e no de sua responsabilidade para com os eleitores, uma vez que o bloco petista se encarregou de deteriorar ainda mais a qualidade da democracia brasileira, realizando um amálgama de todas as forças políticas oportunistas, fisiológicas e rentistas que sempre se aproximaram do centro do poder, qualquer poder.
Mas o presente texto não pretende analisar o cenário político brasileiro como um todo; trata apenas da trajetória recente da atual¬ “oposição” ao governo do PT, supostamente empenhada, desde 2003, em criar as condições para reconquistar seu eleitorado e se configurar como alternativa viável de governo, no seguimento de uma hipotética vitória eleitoral em 2014. Estabelece primeiro um diagnóstico da situação política na presente conjuntura, para examinar em seguida as tarefas da oposição num sistema político democrático. Passa, então, a analisar as principais deficiências da “oposição” brasileira, para depois formular uma série de considerações sobre uma possível estratégia de reconquista do poder pela “oposição”, visando convertê-la em oposição, simplesmente, credível e com chances de chegar ao poder. O texto conclui afirmando que o eventual sucesso de qualquer estratégia de ação da atual “oposição” depende, em grande medida, de lideranças esclarecidas, o que não parece ser o caso, atualmente, com o simulacro de oposição existente.
Outra constatação inicial, que o mesmo observador político referido ao início deste ensaio poderia fazer é que essa “oposição” presumida deixou ao relento, de fato órfão, metade do eleitorado brasileiro, a julgar pelas evidências da mais recente campanha presidencial, ao faltar com suas responsabilidades de verdadeira oposição e ao não oferecer respostas compatíveis com as demandas desses eleitores. Mas essa constatação é um desdobramento lógico da análise que agora passa ser feita.
O diagnóstico da situação política
É evidente que o atual bloco no poder – dominado majoritariamente pelo PT – conquistou legitimamente sua hegemonia política ao longo dos três últimos embates eleitorais. Ele o fez com base em hábil propaganda política, com extenso recurso à manipulação das comunicações, mas também com o apoio de uma boa organização partidária (e corporativa), ainda que recorrendo diligentemente à propaganda enganosa, eventualmente a fraudes processuais (quando não a crimes eleitorais, apenas parcialmente sancionados pela justiça do mesmo nome). Essencialmente, porém, a razão maior do sucesso foi, de forma muito explícita, o carisma político-eleitoral de sua principal liderança e figura de grande relevo no cenário político. É também evidente que essa mesma personalidade e o seu partido domesticado – mesmo se fracionado internamente – pretendem preservar a atual hegemonia pelo futuro previsível, com base nos mesmos elementos políticos, aplicando de maneira diligente as mesmas receitas que os habilitaram a dirigir o país nos últimos oito anos.
Ainda mais evidente, e visível, nesse perío¬do, foi o desaparecimento gradual e a vir¬tual inoperância daquilo que se poderia chamar, com extrema generosidade, de “oposição”; na verdade, um conglomerado de tênues lideranças políticas, fragmentado em projetos pessoais ou regionais, e totalmente incapaz de oferecer alternativas credíveis ao eleitorado que não comunga das mesmas concepções de política, de economia e de sociedade do bloco no poder. Nunca se percebeu, desde 2003, um discurso coerente da “oposição”, alternativo e em oposição ao do bloco no poder. Este tampouco tinha um discurso coerente, mas soube implementar medidas de clara receptividade popular, sobretudo nas áreas sociais, com um enorme reforço de propaganda nas supostas virtudes do governo e apoiado no evidente carisma do seu líder político. Com base em virtudes próprias e nesse grande empenho publicitário, o líder em questão praticamente deixou a condição de carisma para firmar-se como novo mito do cenário político brasileiro, provando, mais uma vez, que mentiras bem articuladas podem, sim, criar fatos políticos dotados de boa impregnação popular.
Caso a evolução dos próximos anos confirme esse mesmo cenário, pode-se ter o afastamento da “oposição” – ou o que passa por ela – do governo durante mais de duas décadas, frustrando possivelmente metade do eleitorado brasileiro – das regiões mais desenvolvidas e majoritariamente de estratos mais esclarecidos – que não se reconhece no, e até recusa o, projeto de poder do bloco petista atualmente hegemônico. A percepção que emerge da atual situação brasileira é a de que a maior parte da população – embora não suas correntes mais esclarecidas – partilha das concepções econômicas, políticas e culturais do atual bloco no poder, que demonstrou ter praticado um “gramscismo” adaptado às condições de educação política do Brasil, configurando um cenário político que apresenta desafios para a consolidação de um sistema democrático no país, na medida em que as práticas políticas mobilizadas por esse bloco representam de fato um atraso relativo do ponto de vista da ética cidadã.
Não é surpreendente que o governo mantenha a capacidade de iniciativa e a ofensiva política – por todos os meios ao seu alcance – ou que até procure dominar – igualmente por todos os meios disponíveis, inclusive alguns pouco recomendáveis – o poder legislativo, colocado como nunca antes – salvo nos períodos ditatoriais – em situação de subordinação e de dependência em relação às verbas e diretivas do Executivo. Não se pode, tampouco, esquecer os movimentos ditos “sociais” (a maioria na folha de pagamentos do Executivo) e suas correias de transmissão nos mais diversos setores, com destaque para o sindical (não só de trabalhadores, mas igualmente patronais), que desempenham um papel importante na estratégia “gramsciana” de ocupação de espaços. A rigor, trata-se de uma “ditadura do Executivo”, no sentido de que este passa a determinar o voto dos parlamentares e as ações do que passa por uma “sociedade civil organizada” – manipulada, seria o termo mais exato – na direção que mais interessa ao primeiro, embora à custa de nacos do orçamento e de farta distribuição de cargos e comissões nas mais diversas prebendas estatais (na verdade, em todos os entes dominados ou influenciados pela vontade daquele poder).
O que é surpreendente é a “oposição” colocar-se totalmente a reboque da agenda governamental, deixar-se pautar pela propaganda oficial e descurar completamente da construção de uma pauta própria de críticas e reivindicações independentes, em nome da sociedade e dos eleitores de oposição que ela deveria supostamente representar. O que surpreende, de fato, é essa renúncia a ser oposição, ou a forma confusa, errática e até patética com que a “oposição” se desempenhou nesses anos de “travessia do deserto”. O parlamento é, evidentemente, o ponto fulcral das articulações políticas. Mas se a oposição revelou-se totalmente ineficiente, e até irrelevante, na suposta “casa das leis”, ela era inexistente, literalmente, na esfera da própria sociedade, cujos espaços de manifestações e de expressão de opiniões – inclusive nos meios acadêmicos e da imprensa – estavam totalmente ocupados por adesistas, por militantes da causa ou por serviçais do bloco no poder.
As tarefas da oposição num sistema político democrático
Em situações democráticas “normais” – isto é, com possibilidades reais de alternância no poder entre duas, ou mais, correntes majoritárias – o grupo que perdeu as eleições em um dado país se recompõe politicamente – eventualmente mudando seus líderes – e se dedica a uma séria preparação para os novos embates eleitorais mais à frente. Nas democracias modernas, o poder costuma ser alternativamente investido por três grandes grupos políticos – geralmente um de tendência social-democrata, ou socialista, outro bloco centrista ou reformista moderado, e, não raro, também, um setor conservador – que vão sendo guindados ao comando do Estado ou dele afastados em função da conjuntura econômica e dos benefícios sociais que eles possam trazer à maioria da população: desemprego, inflação, segurança (imigração, por exemplo), ou até questões morais (corrupção, mentiras e fraudes políticas, etc.).
A primeira tarefa, quando um grupo ou partido é “empurrado” para a oposição, é a de elaborar um diagnóstico – se possível consensual – sobre as razões da derrota: os líderes se dedicam, então, a analisar os fatores principais do insucesso para daí retirar as lições que se impõem, no que pode ser um simples episódio eleitoral momentâneo. Se a derrota é, porém, recorrente, ao longo de dois ou mais embates eleitorais, ou mesmo “estrondosa”, o diagnóstico teria de ser amplo, alcançando inclusive as bases programáticas do partido (sua “carta” aos eleitores). Nos casos menos graves se deveria atuar sobre os fatores de oportunidade, de mensagem política e de apresentação de propostas ao público eleitor. Feito o diagnóstico, retiradas as lições, deve-se preparar o terreno para as novas etapas que se apresentarão inevitavelmente à oposição. Nos regimes presidencialistas, as eleições sempre têm datas marcadas; nos parlamentaristas, elas podem se apresentar a intervalos variados.
Normalmente, uma oposição organizada tem, entre seus membros mais relevantes e também no staff partidário, especialistas nas diversas políticas macroeconômicas e setoriais que devem compor a mensagem do partido para o seu eleitorado, tradicional e flutuante (pois a intenção é sempre a de conquistar maior apoio entre os eleitores). Esses especialistas devem fazer o seguimento das políticas correspondentes do bloco no poder, discutir suas implicações para o país e tentar oferecer suas propostas alternativas de políticas, que contemplem as expectativas de seu eleitorado e de franjas mais amplas da população.
Normalmente, esse trabalho é conduzido no parlamento, mas o partido também pode ter apoios extensivos na sociedade, como são aqueles vinculados a movimentos sindicais e de interesses setoriais. Na tradição inglesa, tem-se a prática do shadow cabinet, ou seja, um “ministério” alternativo que faz o acompanhamento das políticas em curso, elabora a crítica das medidas implementadas e faz um oferecimento público de suas próprias alternativas de política. Não é preciso ser britânico, contudo, para exercer o saudável hábito do gabinete-espelho, ou melhor, de um governo paralelo; basta organizar seus especialistas e colaboradores voluntários para lançar o debate com a sociedade. Mais até do que oferecer soluções prontas e completas, a oposição tem de saber questionar os fundamentos de cada medida governamental, refazendo os cálculos de custo-benefício, alertando para os trade-offs e os side-effects – eles sempre existem – e antecipando consequências indesejadas e o custo-oportunidade da “receita” oficial. Este é, aliás, o principal dever da oposição: ela deve estar sempre pronta a oferecer soluções alternativas, ainda que parciais, ao quinto ou mesmo ao terço da população eleitoral não suficientemente identificada a uma das forças políticas nacionais dominantes (eventualmente no poder). É essa fração do eleitorado inconstante em suas escolhas – e volúvel, portanto – que pode fazer pender a balança para um lado ou para o outro, em função de considerações de curto prazo ou ligadas à conjuntura econômica do momento.
Na prática, as coisas são mais complicadas, pois, mesmo nos partidos mais modernos e institucionalizados, muito depende dos líderes do momento, do carisma e da atração que estes possam exercer sobre o eleitorado, e também das disputas entre as lideranças desse partido; estas últimas sempre podem eventualmente descambar para o regionalismo ou o caciquismo, em ambos os casos com consequências nefastas para a imagem da oposição. Mais grave ainda é quando essa oposição perde o contato com a realidade e com as expectativas de seu próprio eleitorado, para não dizer da maioria da nação. Surgem, nesse caso, dissidências que vão para outros partidos ou constituem os seus próprios. A experiência brasileira é extremamente pródiga nesses tipos de evento, sendo conhecida pela anarquia partidária, pela dança de partidos por parte de políticos profissionais e pela criação de partidos de aluguel ou de fachada.
Em qualquer hipótese, qualquer governo – de esquerda, de direita ou de centro – suporta o inevitável desgaste da governança, já que políticas “antipopulares” sempre precisam ser implementadas em algum momento, seja para corrigir exageros de tipo social-democrático (distributivismo fiscalmente irresponsável, déficits orçamentários, desalinhamentos cambiais, etc.), seja na vertente oposta (percepções de que os centristas ou conservadores se ocupam mais dos ricos do que dos pobres), ou por razões diversas (problemas de segurança, desemprego, etc.). A própria dinâmica econômica e conjunturas ¬adversas impõem limites a quem exerce o poder.
Assim, quando o eleitorado decidir tentar outros caminhos, outras soluções, a oposição, qualquer que seja ela, precisa estar pronta para oferecer suas receitas e propor seus remédios. A oposição precisa ter um programa de governo. Para isso ela precisa ter um projeto de poder, ou seja, ter consciência do que, exatamente, precisa ser feito, dizer como pretende fazer, e demonstrar credibilidade no empreendimento. O eleitorado brasileiro, pelo menos parte dele, tentou encontrar outra via, pelo menos em duas oportunidades: a “oposição” o abandonou miseravelmente. Ela não tinha soluções e sequer um discurso a apresentar. É o que discutiremos agora.
A “oposição” brasileira e suas principais deficiências
Não é preciso ser um analista político de qualquer envergadura para constatar que a “oposição” brasileira – que, apenas para relembrar, vinha de oito anos, ou mais, de exercício do poder – falhou miseravelmente em sua missão oposicionista. Dizer que ela foi inepta, ineficiente, incompetente, patética, seria até ser generoso com as principais forças que foram agrupadas nessa classificação de “oposição”. Basta dizer que, simplesmente, não existiu uma oposição de verdade durante todo o governo Lula: as forças que deveriam, até precisavam, ser oposição, simplesmente se autoanularam para um exercício que é uma das tarefas mais legítimas em todos os regimes democráticos.
Em sua defesa, pode-se dizer que os petistas, seu líder em especial, foram extremamente competentes – descontando-se, claro, as mistificações criadas para tal efeito – na construção de uma versão peculiar do processo político, da própria história recente do Brasil, o que deixou as forças potencialmente oposicionistas num estado psicologicamente defensivo, até de “vergonha assumida”, por supostos erros e injustiças cometidas ao longo do chamado neoliberalismo do “tucanato”. As campanhas eleitorais de 2002, de 2006 e de 2010 foram construídas com base em deformações grosseiras das políticas conduzidas sob os governos anteriores, desde as simplificações enganosas sobre as privatizações, até as patriotadas sobre a soberania retórica e a submissão ao FMI, passando pelo monopólio da “bondade social”, como se tudo tivesse tido início em 2003. Poucas vezes, no cenário político brasileiro, a versão deformada da história, em vários aspectos até mentirosa, conseguiu tal impregnação no imaginário popular, a ponto de anular discursos e ações daquelas mesmas forças que deram início à estabilização econômica e criaram as condições para a fase de crescimento com distribuição e prosperidade.
Muito se deve, obviamente, às qualidades de “ilusionista” político do presidente popular, suas mistificações propagandistas, mas também às boas condições da economia internacional, durante a maior parte de seus dois mandatos, e a uma gestão razoavelmente responsável na frente econômica. Mas deve-se reconhecer, também, que a “oposição” se autoanulou durante todo esse tempo, jamais tendo conseguido articular um discurso coerente, sequer esclarecedor, sobre o cenário de mentiras criado pelo bloco no poder. Quais as razões desse suicídio político?
Todo e qualquer ato político é encarnado por personagens políticos, príncipes e conselheiros do príncipe, que se conjugam na missão de conduzir homens e partidos ao pináculo do poder, ao comando do Estado. Devemos então concluir que à “oposição” brasileira faltaram as virtudes e as qualidades que, segundo Maquiavel, devem estar presentes nas pessoas que pretendem deter esse comando. Não que o presidente do bloco no poder fosse um estadista, mas certamente se tratava de um “animal político” extremamente competente. Pode-se dizer, nesse sentido, que à “oposição” – ou o que passa por ela – faltaram “animais políticos” de verdade, pessoas que tivessem as virtudes ou a fortuna – para permanecer nos termos do florentino – para representar uma pequena chance de alternância na disputa de poder.
Incapacidade de se organizar
Por certo que se trata de uma incapacidade de se organizar, com bases reais na sociedade, para, a partir daí, conceber e exibir um discurso coerente, compatível com as aspirações de largos estratos sociais, sobretudo nas classes médias. Mais grave ainda: pode-se dizer que à “oposição” brasileira faltaram, sobretudo, ideias claras sobre como apresentar e “vender” seu programa, se é presumível que, de fato, ela pudesse ter algo assimilável a um programa para oferecer à metade da população – na verdade estratos cambiantes – que não aceita e nunca aceitou a propaganda política que lhe foi servida sob disfarce de “política nacional” pelo bloco no poder. Sem conseguir ver claro no cenário político, dividida pelo caciquismo de seus líderes regionais, a “oposição” não soube sequer explorar as inconsistências e mazelas do bloco no poder, tão evidentes aos olhos de estratos médios de eleitores basicamente comprometidos com a ética e a moralidade no trato da coisa pública.
Pode-se aventar a hipótese de que a qualidade dos homens públicos que se colocam numa oposição de princípio ao bloco no poder – não por razões puramente instrumentais, de conquista do poder pelo poder, mas quer se acreditar que por razões de filosofia política – precisaria melhorar dramaticamente para que eles possam integrar algo suscetível de ser chamado de oposição. Talvez sejam necessárias, inclusive, novas lideranças políticas, que obviamente tenham “princípios” compatíveis com uma oposição digna desse nome. Tal “reinvenção” depende de vários fatores dentre os quais podem ser citados: a reeducação dos próprios integrantes do que é hoje uma oposição de araque; a reorganização de suas bases partidárias; a revisão do seu modo de “funcionamento” no Congresso; mudanças nos parâmetros mentais que orientam o discurso político e que comandam suas ações no plano prático; transparência aos olhos dos eleitores e, sobretudo, distinção clara com “tudo isso que está aí”, atualmente, e que visivelmente não agrada ao eleitorado instruído. Tudo leva a crer que uma nova oposição precisa ser construída, ou que a atual “oposição” deva ser praticamente reinventada, para, finalmente, começar a existir. Vejamos como.
Da travessia do deserto a… mais deserto?
A oposição a ser construída – a verdadeira, não o simulacro que hoje existe – já parte de uma formidável base real e potencial. Os dados eleitorais estão disponíveis no site do TSE, mas se podem extrair algumas conclusões adicionais a partir deles. A base total do eleitorado brasileiro situava-se, em 2010, em quase 136 milhões de pessoas, provavelmente atingindo 145 milhões em 2014. A abstenção em 2010 foi excepcional, alcançando quase trinta milhões de eleitores, aos quais se juntaram 4,6 milhões que anularam seus votos e 2,5 milhões que se abstiveram de qualquer escolha. Os “excluídos” representaram, portanto, um quarto do eleitorado; pode-se, em toda a legitimidade, imaginar que eles possam ser reduzidos à metade, em condições normais de disputa política, o que, infelizmente, não ocorreu em 2010.
Imaginamos, também, que os votos dados à “oposição”, em torno de 43 milhões, sejam realmente de oposição ao presente estado de coisas, especificamente ao “Estado do PT”. Pode-se razoavelmente conceber que uma oposição – qualquer oposição – no Brasil possa reunir metade do eleitorado, admitindo-se, inclusive, que a educação política, de um lado, e o desgaste do poder petista, do outro, contribuam para uma pequena maioria potencial, numa situação em que o mito carismático ainda estará ativo e trabalhando para consolidar o poder petista.
Num regime parlamentarista, é possível compor um governo com apenas 40% de apoio popular. Regimes presidencialistas do tipo brasileiro, ou americano, contudo, convivem com maiorias diferenciadas para a representação parlamentar e para a chefia do executivo, cargo este que exige a maioria absoluta do eleitorado. Na prática, não existe, a rigor e numa abordagem prosaicamente matemática, nenhuma garantia antecipada de vitória, ou certeza de derrota, para qualquer um dos lados, na medida em que, à diferença dos sistemas parlamentaristas, contendas eleitorais em sistemas fortemente marcados por disputas pessoais apresentam-se quase como uma loteria. Um dos fatores é que os eleitores “flutuantes”, os “indiferentes” e os “desalentados” são em número suficiente para alterar a balança para qualquer um dos lados.
Porém, números são um componente talvez objetivo, mas insuficiente para determinar resultados eleitorais. Mais importante é a predisposição do eleitorado para “acolher” uma definição clara quanto aos problemas mais angustiantes da conjuntura. A situação econômica pode até ser decisiva numa escolha eleitoral; mas as percepções sobre quem conduz a política econômica e sobre como ela é conduzida pelos responsáveis também são relevantes. Questões como emprego, segurança pessoal, disponibilidade de serviços públicos – saneamento, saúde e educação, etc. – e temas pontuais, de interesse setorial ou regional podem fazer pender a balança eleitoral. Em outros termos, não existe uma determinação prévia quanto aos embates eleitorais no modelo brasileiro – como em qualquer outro, aliás – e isso significa que as chances estão abertas às forças políticas que pretendam se apresentar como oposição.
Não importam quais sejam as alternativas de políticas oferecidas ao público eleitor por uma oposição efetiva e confiável. É preciso que esta seja precisamente isso: confiável. Ora, não é surpresa para nenhum eleitor medianamente bem informado que a classe política, de maneira geral, fez tudo o que era possível para se desqualificar moralmente, para se rebaixar no plano da ética, para deteriorar completamente a instituição parlamentar e outro tanto no plano dos executivos locais, estaduais e até o federal. Qualquer que seja a qualidade da nova mensagem política de oposição, se ela um dia existir, sua credibilidade, intrínseca e extrínseca, depende essencialmente da regeneração moral de suas lideranças, que deveriam operar aquilo que os italianos – escaldados por anos e anos de corrupção política – chamam de rientro morale, ou seja, uma profunda recomposição da ética na vida política do país.
A julgar por exemplos recentes – os aumentos para os próprios parlamentares e a questão das aposentadorias escandalosas de ex-governadores são dois casos eloquentes do completo descompasso entre as expectativas da população e a atitude das “oposições” – o Brasil não está sequer próximo de uma recomposição da classe política para fora da atual degradação das instituições de representação; nisso, a suposta “oposição” não se diferencia em nada das perversões morais alimentadas pelo próprio bloco no poder. Aparentemente, a “oposição” atual ainda não está pronta a empreender essa passagem; ela não quer enfrentar sua própria regeneração moral (talvez não possa, ou não tem coragem, provavelmente não quer).
Uma vez aceita e internalizada essa decisão pela “moralização” da oposição – que se situa no centro de toda e qualquer regeneração oposicionista, cabe lembrar – começa, então, a tarefa de organizá-la em função do objetivo da reconquista do poder. Tal tarefa implica, em primeiro lugar, uma definição clara de um programa político de escopo nacional e setorial, ou seja, uma plataforma explícita que toque em todos e em cada um dos principais problemas nacionais, sobretudo na esfera institucional, no terreno econômico e nas diversas áreas de maior impacto no plano das políticas públicas (social, cultural, regional, etc.).
Não é simples montar um programa e uma plataforma de ação com tal amplitude, o que certamente exigirá seminários e grupos de trabalho em cada uma dessas vertentes abertas à ação partidária. Mas um partido, ou uma oposição, que pretenda aspirar a ser uma real alternativa de poder não pode ser econômico nem em definições programáticas, nem em propostas político-econômicas relativamente detalhadas. Basta arregaçar as mangas e colocar o cérebro para pensar.
O que fazer? Tudo depende de lideranças esclarecidas
Vendo o panorama da planície, isto é, do ponto de vista dos cidadãos eleitores, não parece haver dúvidas de que o Brasil não conta com uma classe política à altura de suas novas responsabilidades enquanto potência emergente, desejosa de assumir um papel relevante na cena internacional. O parlamento, em especial, mas também os partidos políticos e as forças que gravitam em torno deles parecem viver num mundo à parte, feito de partilha de despojos estatais, conquista de pedaços do orçamento e disputa por pequenas prebendas em todos os poros do imenso ogro estatal.
A discussão sobre temas internacionais no parlamento, e dentro dos partidos, é rara, superficial e geralmente equivocada. Quando ela ocorre, tende a focar falsos problemas que estariam, supostamente, na origem das dificuldades enfrentadas pelo Brasil: guerra cambial de alguns, concorrência desleal de outros, capitais especulativos de um lado, arrogância imperial do outro, ameaças imaginárias sobre a soberania brasileira, em alguma parte de seu imenso território, e sobre seus fabulosos recursos naturais. Poucos desses representantes políticos, contudo, comparam o Brasil a seus equivalentes em outras partes do mundo; poucos deles se dão conta de como o Brasil avança devagar, de como ele está de fato atrasado em relação às mudanças mais dinâmicas que estão ocorrendo um pouco em todas as partes.
De fato, nenhum dos problemas atuais enfrentados pelo Brasil tem a ver com impactos negativos do ambiente externo: o mundo tem sido muito “generoso” com o Brasil, oferecendo mercados e provendo investimentos de todos os tipos para sustentar seu crescimento do período recente. Todos os problemas brasileiros, sem exceção, são made in Brazil, têm raízes puramente internas e devem receber aqui sua solução; seu equacionamento passa por um conjunto de reformas que deveria estar no centro de qualquer programa credível de proposta política geral de um movimento oposicionista que aspire legitimamente conquistar o poder para implementar, a partir daí, essas reformas.
A oposição não conseguirá chegar a ocupar esse espaço alternativo de candidata ao poder se não trabalhar intensamente no diagnóstico dos problemas brasileiros, no oferecimento de respostas sólidas aos mesmos problemas, e na sua própria organização interna, colocando-se numa posição de governo “virtual”, ou potencial, com base em propostas aceitáveis para uma maioria de brasileiros, sem ceder a populismos ou à demagogia habitual nesses meios. Ou seja, a oposição precisa estar pronta para oferecer outro futuro a todos os brasileiros que não acham que a esperteza política aliada ao oportunismo propagandístico representa o horizonte real de possibilidades para o país. Existe um imenso contingente de brasileiros que não se reconhece no estado de coisas vendido atualmente como a condição normal e possível para o Brasil. Como diriam alguns sonhadores, “outro Brasil é possível”; mas para isso outra oposição é necessária, uma que se apresente como alternativa credível.
Uma das condições essenciais para que essa oposição seja construída parece ser a existência de lideranças dotadas de credibilidade intrínseca e de capacidade política para, em primeiro lugar, reformar profundamente a “oposição” atual; num segundo momento, presidir à elaboração temática e organizacional de um “governo” alternativo ao atual bloco no poder. Não existe nenhum obstáculo “técnico”, nenhuma força externa à própria “oposição”, nenhum impedimento estrutural, ou nacional, de caráter político, para que essas tarefas sejam empreendidas.
Tudo depende da disposição de figuras políticas que pretendam aspirar ao papel de alternativa ao poder atual: a “fortuna” do quadro político pode ser favorável a uma oposição renovada, como observado nas eleições de 2010. Mas o fator mais importante ainda é – ele sempre é – constituído pelas “virtudes” dos condutores de cidadãos. 
PAULO ROBERTO DE ALMEIDA é diplomata de carreira e professor universitário, com diversos livros sobre a política externa e as relações internacionais do Brasil (www.pralmeida.org); não pertence, nem pretende pertencer a qualquer organização política brasileira.

sábado, setembro 29, 2012

Daron Acemoglu: Institutional development (complete text)


THE WORLD THROUGH INSTITUTIONAL LENSES